samedi 17 janvier 2009

La démocratie lycéenne, la grande illusion.

Avez-vous eu l'impression d'avoir été consultés, ce jeudi 15 décembre ? Avez-vous eu l'impression que ce qui a été signé par l'UNL en notre nom est l'expression de l'avis lycéen ?
Quand d'une part un syndicat se fait représentant d'un mouvement qui s'est opposé au lycée modulaire et de l'autre qu'il déclare ne pas vouloir négocier tant que les suppressions de postes ne sont pas retirées du budget 2009, il ne peut pas signer ces neuf propositions qu'on croirait extraites d'un discours de M.Darcos et qui commencent par : " L’organisation du lycée est modulaire ".
Lorsque l'on sait que ce "syndicat" ne regroupe que 6.000 adhérents on peut se poser des questions sur cette représentativité affichée...
La Démocratie lycéenne si chère à notre ministre et à ceux qu'elle a portés au pouvoir n'est qu'un leur. Les lycéens sont un ensemble aux opinions diverses et affirmées qu'on ne saurait représenter. Le mouvement lycéen s'exprime par la rue et si l'UNL veut, à l'avenir, signer des "propositions" qu'elle demande à chaque lycéen de chaque lycée et de chaque région ce qu'il en pense !

Se moquerait-on de nous ? Par Nabi Sirov

Se moquerait-on de nous? En voilà une bonne question! Pour tous ceux qui ont suivi l'actualité depuis lundi 12 ils connaissent la réponse. Pour les autres je tacherai de leur apporter quelques lumières sur les, ô combien guignolesques, déclarations de notre pitre national: j'ai nommé M. Sarkozy. Assisté dans son œuvre de destruction massive de l'éducation nationale par son fidèle chien de manchon : M. Darcos.

Pour faire quelques commentaires: en Décembre, effrayé par les mouvements lycéens le clown en chef ordonne au ministre de l'hésitation nationale d'annoncer un report de la réforme. Il arrive ainsi à retourner l'opinion publique qui croit alors que les lycéens ont obtenu gain de cause. Par la suite à St-Lô il annonce qu'il se fait un devoir de ne reculer en aucun cas. On peut se permettre de sourire.
On sait aussi qu'il s'engage à ce qu'il n'y ait plus de suppressions de postes dans les lycées. Pourtant la suppression de 13500 postes de professeurs est toujours prévue à la rentrée 2009. Ah la la quel blagueur ce Sarkozy! Et pour ne rien gâcher, l'ami Darcos en remet une couche, tiré de ses vœux voici la réplique hilarante qui le rendra célèbre dans les siècles à venir: Ils [les profs] seront un peu moins nombreux, certes, mais mieux payés. ». Un peu moins nombreux quel bel euphémisme, et cette idée d'augmenter les profs, non mais quel formidable boute-en-train!
Pour progresser encore dans le comique, le roi du gag nous a annoncé la suppression des Rased (il s'agit d'un accompagnement à plein temps pour les enfants en difficulté par des profs spécialisés).
Et pour qu'on rigole encore plus il les remplace par 2 heures hebdomadaires de soutien par des profs normaux ! Emporté par son envie de rire et de faire rire ce sacré rigolard nous a même gratifié d'un spectacle splendide: des gardiens de la paix entrain de tabasser des lycéens. Bon sang qu'est-ce qu'on s'amuse!Même avec Coluche président on aurait moins rit, quel bande de drôles notre gouvernement!
Dans peu de temps il réformera le lycée sans qu'on ne voit rien passer tant on rira!

S'il ne s'agissait que d'une pitoyable comédie, tout irait bien, le fait est que notre Sarkozy national soit devenu le symbole mondial du comique ne dérange pas outre mesure, mais ce n'est pas une comédie: nous sommes face à la dure réalité.Et maintenant se pose la question: on le laisse tout détruire ou on agit? On le laisse faire ou on lui montre qu'on existe?

vendredi 16 janvier 2009

Contre-Vérité sur le discours de Saint-Lô


Un Contre-Vérité spécialement sur le discours de Saint-Lô vient d'être publié à l'adresse habituelle :
http://contre-verite.c.la

mercredi 14 janvier 2009

Sarkozy continue d'avancer, ne reculons pas !


Sarkozy l'a affirmé, il continuera. A la rentrée 2010, une nouvelle réforme du lycée sera mise en place. Si les syndicats d'enseignants, de parents d'élèves et de lycéens ne sont pas d'accord, et bien ce sont des immobilistes. Il l'a répété, les gouvernements précédents ont abandonné cette réforme, il ne peut pas se permettre de l'abandonner. Il l'a répété, la société change, le lycée doit changer. Il l'a répété les syndicats ne viennent pas à sa conférence, ils ne veulent pas discuter. Voilà ses trois arguments, assénés depuis octobre et le début du projet de loi, qui justifieraient 80 000 suppressions de postes et une éducation au rabais.

On nous dit qu'il faut attendre, que nous ne pouvons pas nous mobiliser jusqu'à 2010, qu'un nouveau projet de loi n'est pas encore proposé. Ne voyez-vous pas qu'on nous annonce presque explicitement que cette réforme se fera sans nous ? On nous taxe d'immobilisme et nous ne représentons plus rien.

Ce qu'il faut maintenant c'est présenter. Présenter notre vision de l'éducation future ou alors démonter le "consensus " dont M.Sarkozy et M.Darcos sont très fiers. Il y aurait un consensus à la base du projet de loi. Nous aurions accepté un certain nombre de faits sur la réalité du lycée actuel. Des faits pas forcement erronés : hiérarchisation des filières, échec scolaire, orientation difficile, mais qui justifient des aspects de la réforme qui ne sont pas des résolutions logiques de ces problèmes. Je propose donc la création de réunions libres de lycéens sans aucune adhésion, ni organisation formelle, seulement une heure et un lieu où ceux qui ont des idées viendraient les exprimer. La proposition d'idée de réforme est fondamentalement politique, il ne faut pas refuser la politique, ce qu'il faut refuser ce sont les étiquettes et le prosélytisme.

lundi 12 janvier 2009

Bloquer les lycées, un mal necessaire ?

J'entends parler depuis la rentrée de reprendre les blocus, je crois même que certains lycéens ont déjà tenté voire réussi à bloquer leurs établissements. Et je crois, bien que l'éternelle question du droit des uns à aller en cours et du droit des autres à se manifester se pose toujours, qu'un nouveau blocage est nécessaire, ou du moins utile.
C'est toujours sur la base de ce malentendu, qui fait stagner en ce moment tout le mouvement lycéen et fait susciter l'incompréhension de la presse et de la population, que je me pose la question du blocus.
Dans chaque lycée un nouveau blocage, peut être moins long, permettrait de faire connaitre à tous les lycéens la réalité de ce qui nous oppose à M.Darcos et à M.Sarkozy en ce moment. Et plus encore après son discours à Saint-Lô, où il affirme encore, même si 4000 manifestants étaient présents, ne pas vouloir arrêter les suppressions de postes et encore qu'il fera cette réforme à marche forcée, et on peut se demander s'il la fera que ce soit avec ou sans notre avis ?
Plus largement, ce que j'ai pu voir dans les journaux c'est que l'arrêt des blocages était vu comme une faiblesse de la part des lycéens plutôt que comme le droit que l'on a laissé aux lycéens d'aller en cours.
Je pense que personne ne souhaite réellement bloquer de nouveau les lycées dans les conditions inhérentes au blocage mais la question est : nous laisse-t-on le choix ?

dimanche 11 janvier 2009

Les lois du Capital.

Dans le premier projet de réforme, on assistait à une distinction qui en disait long. Les Sciences Économiques et Sociales avaient été découpées pour ne laisser que l'aspect économique. Cette initiative du Ministre avait été modérée par une conférence en Décembre après de fortes mobilisations et les Sciences Économiques arrivaient dans le tronc commun, en tant que matière obligatoire. Mais quand était-il du social ? Il faudra à présent surveiller dans les futurs discours de M.Darcos cette distinction.
Parler d'économie sans parler de social, c'est comme parler des États-Unis sans envisager le Mexique. C'est se placer du point de vue du dirigeant et oublier le dirigé. C'est justifier les licenciements par des considérations économiques, si l'on envisage pas le chômage il est vrai que les motifs du directeur d'entreprise qui licencie peuvent avoir une certaine logique.
Si je fais cette article aujourd'hui, c'est parce que j'ai eu vent d'une information qui a été, il me semble, faiblement diffusée. Dans une conférence de presse datant du Mercredi 7 Janvier, c'est à dire après le report de la réforme, le Ministre de l'Education Nationale annonce un partenariat entre une association " 100 000 entrepreneurs" et les classes de collèges et de lycées.
Cette association, composée de directeur d'entreprise, a pour but de "donner l'envie d'entreprendre" aux élèves. C'est à dire que des entrepreneurs iront dans des classes exposer leur point de vue dans le cadre d'un programme créé pour les classes de troisièmes. C'est un pas vers la professionnalisation et cela dés le collège. Les entrepreneurs favoriseront entre autre, selon les dires du fondateur Philippe Hayat, ceux qui souhaitent "entreprendre" avec des stages et des conseils.
Voilà une iniative, lancée par M.Darcos, qui n'augure rien de bon pour les Sciences Economiques et Sociales, et qui ne va pas dans le sens d'une éducation impartiale et égale.
A quand des programmes d'histoire qui abordent la Révolution Industrielle sans aborder les conditions de vie des ouvriers à cette époque, ou le fordisme sans ses contreparties ?